Le bruit du silence

Construction d’une iconographie autour de l’anthropocène
France, 2019 - 2020

L’espace d’un instant, la Terre s’est arrêtée ou plutôt non pas la Terre, mais la société humaine. Cette société où tout devait aller toujours plus vite, toujours plus loin, être toujours plus interconnecté.

La Terre n’est plus plate comme le démontrait Friedman, elle est à nouveau ronde. Le loin redevient loin. Le temps redevient long. Chacun dans ce moment retrouve le temps. Le temps de penser. Le temps d’écouter le bruit du silence. C’est le jour où la Terre nous a montré qu’elle n’était pas la seule à être fragile.

C’est le jour où L’Humanité a perdu sa toute-puissance. C’est le jour où notre société s’est arrêtée.

Dans le cadre de la Résidence 1+2 «Photographie & Sciences» à Toulouse, j’ai choisi de traiter de l’écologie politique et de la notion d’anthropocène. C’est grâce aux échanges que j’ai pu avoir avec Catherine Jeandel (CNRS - Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales), que j’ai pu mieux comprendre cette notion et en découvrir les marqueurs.

Des marqueurs géologiques définissant de manière incontestable l’entrée dans un nouvel âge succédant à l’holocène, mais également sociétaux caractérisant notre évolution actuelle, des marqueurs ambivalents, certains positifs, certains négatifs, parfois les deux.
Cherchant par là à entrevoir ce que pourrait être le monde de demain, j’ai été pris de cours par cette brusque pandémie. 1er discours présidentiel, «nous sommes en guerre ». Rapidement le confinement se met en place.

Le silence s’empare de la ville.
Peu à peu l’air devient agréable à respirer, la nuit, de nouvelles étoiles apparaissent.
Les villes semblent figées, seul parfois le bruit d’une ambulance déchire le silence.
C’est dans ce moment de latence à la fois beau et dramatique, cet étrange moment hors du temps, ce moment où tout paraît possible, que je me suis interrogé sur ce quelque chose de nouveau, sur cet imprévisible lendemain.
Et puis comme pour tenter de mieux le comprendre, de mieux le cerner, j’ai posé la question aux autres, d’abord à des proches puis progressivement à tous ceux qui souhaitaient donner leur regard, tentant par là de construire une pensée collective.

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