L’Obier rouge / Chervona Kalyna

Installation manifeste sur la photographie de guerre (réalisé avec le support du Centre Pompidou)
Ukraine, France, 2022 - 2023

Non, je ne suis pas à la recherche du tir, de l’explosion, du cadavre, de l’enfant en larmes disant au revoir à ses parents qui partent sur le front… Et pourtant je suis dans la guerre.

Et pourtant ces choses il faut les documenter.

Mais qui de mieux que le témoin de l’événement pour le faire, à sa fenêtre, la main tremblante, dans sa voiture en tentant d’échapper à ce qu’il voit, à ce qu’il vit. Ce témoin, qui munit de son smartphone, va produire de l’image, parfois pour garder une trace, parfois comme pour se protéger de ce qu’il a face à lui, ou encore simplement par hasard.

Images partagées sur les réseaux sociaux, comme offertes au monde. Parfois recadrées par d’autres et transformées en mèmes, ces images deviennent virales, avec une audience dépassant de loin celle produite par la presse.

Pourtant, les professionnel.le.s de l’image doivent plus que jamais exister pour vérifier l’authenticité, pour identifier, pour rechercher, enquêter et les journalistes pour tenter entre autre de recueillir le récit des évènements documentés par ces témoins.

La guerre en Ukraine en est un bon exemple, une guerre où malgré le très grand nombre de photo-reporters sur place, les images les plus fortes, les plus iconiques, restent celles faites par ces témoins dans ces zones où les photographes ne sont pas. Dans ces zones devenues inaccessibles ; d’Azovztal à Kherson (lorsque la ville était aux mains des russes), des zones sous occupation à la ligne de front. Seuls subsistent quelques civil.e.s et combattant.e.s témoins et parfois aussi acteurs de l’événement.

Ce sont ces images amateurs devenues plus iconiques dans la couverture de l’événement, que celles qui sont faites par des professionnels, que j’ai choisi de vous présenter.

Ce qui ne veut pas dire que l’image professionnelle dans la guerre ne doit plus exister, mais simplement plus de cette manière, plus dans la recherche de l’événement, mais plutôt dans une approche que l’on pourrait qualifier de post-documentaire, interrogeant la place du médium, l’iconographie locale, l’histoire de l’image, le tout avec une réflexion plus conceptuelle. Mettant peut-être le regard ou la parole du protagoniste de l’événement au cœur de la démarche.

C’est avec cette approche que j’ai tenté de vous offrir un regard sur la résistance civile ukrainienne, au début, quand Kyiv était encore entourée par les chars russes et que tout semblait perdu.

Cette installation L’Obier rouge, se présente tel un manifeste sur l’image de guerre aujourd’hui. Mais c’est aussi un chant, un chant de résistance.

Chapitre 1, Tankman

Chapitre 2, Nataliia

Chapitre 3, Azovstal

Chapitre 4, Tractors vs. tanks

Chapitre 5, Un récit

Chapitre 6, Hundred hidden faces

Chapitre 7, Un hymne à la résistance

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